Article du sud ouest du 07 mars 2014

07/03/2014 11:49

Une opposition forte dans un village divisé La liste Biriatuko geroa

Publié le 07/03/2014 à 06h00 par olivier darrioumerle

 

La liste Biriatuko geroa agite une arme - les idées de démocratie participative - au service d’une ambition : renverser le bastion de Michel Hiriart, maire depuis vingt-cinq ans.

La liste Biriatuko geroa veut rassembler le village avec des outils nouveaux de démocratie locale. © Photo

Photo DR olivier darrioumerle hendaye@sudouest.fr

 

Le village de Biriatou est divisé par un grand fossé. Ceux qui sont pour Michel Hiriart et ceux qui sont contre lui. Seuls les nouveaux arrivants sont épargnés par la zizanie. Pas pour longtemps. Dans deux semaines, les 775 électeurs biriatuars devront choisir entre le maire en place depuis vingt-cinq ans, ou les opposants réunis dans la liste Biriatuko geroa. En 2008, ces derniers étaient passés à deux doigts de renverser la couronne du roi. Pour la première fois, ils entraient au Conseil municipal. Et leur expérience amère d'élus d'opposition a conforté leur conviction que le maire de Biriatou était incapable de rassembler.

Pourtant, à la fin du mois d'août, Michel Hiriart leur proposait cinq sièges dans sa majorité pour éviter, selon lui, qu'une bataille électorale ne divise encore le village. « Nous étions prêts à travailler dans l'opposition, mais il ne nous a jamais écoutés durant le dernier mandat. Il aurait changé d'attitude si nous étions entrés dans sa majorité ? », interroge sans conviction Patrick Pena, un des quatre élus qui a décliné la proposition.

Le grand fossé

Deux mois après son offre, le maire de Biriatou recevait une fin de non-recevoir de la part de son opposition. « Michel Hiriart voulait une image de réunification, mais ça n'aurait rien changé au fossé qui se creuse entre les habitants du village. En quatre mandats, il n'a pas réussi à fédérer. La cohésion ne se décrète pas, elle se travaille », poursuit Patrick Pena.

Tout le programme de Biriatuko geroa repose sur l'idée de rassembler le village. Pour cela, ses membres disposent d'une boîte à outils. « La consultation citoyenne c'est la base de la démocratie locale, ça engage les élus », explique Vincent Sorhuet, tête de liste de Biriatuko geroa. Entre autres exemples révolutionnaires, il promet que les grands projets seront votés par référendum, ou encore, que les Biriatuars auront le droit, dit de « pétition », d'inscrire leurs demandes à l'ordre du jour du Conseil municipal.

Ces idées de démocratie participative sont très en vogue dans le mouvement abertzale, mais les candidats de Biriatuko geroa se défendent d'être affiliés à EH Bai même si certains d'entre eux sont encartés. « Personne ne nous donne de consignes, réagit Ainhoa Aguirre. Nous avons trouvé des outils de gouvernance participative. En sortant de notre Clochemerle, on a vu que ça fonctionnait bien dans d'autres villages. On pense qu'on peut l'appliquer à Biriatou. »

La liste Biriatuko geroa, composée d'abertzales, mais aussi d'un éventail de personnes de gauche, affiche l'unique ambition de renverser le bastion du président de l'agglomération, candidat malheureux de l'UMP aux élections sénatoriales de 2011. S'il compte briguer à nouveau un mandat national au Palais du Luxembourg dans trois ans, Michel Hiriart va d'abord devoir vaincre une opposition forte dans un village divisé.

 

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